Les collections Raymond Pillon rassemblent des pièces de :

Paléontologie,

Préhistoire,

Archéologie

Histoire locale,

recueillies et répertoriées avec patience durant près d'un demi siècle ! Elles sont actuellement exposées à la Mairie de Chaumont-en Vexin dans la salle dite du Patrimoine, ancienne chapelle du couvent des Recollets. 

La Préhistoire fut, semble-t-il, le premier centre d'intérêt de Raymond Pillon, sans doute initié par son père lors de longues promenades champêtres.

Bordé par la Troësne et la "Cuesta d'Île-de-France", après les hardes de chasseurs-cueilleurs du Paléolithique, le plateau vexinois a fixé très tôt des populations agricoles qui ont laissé de nombreux vestiges, notamment un mobilier lithique riche, du simple éclat à la superbe herminette, de la rusticité acheuléenne au merveilleux poli du Néolithique.      

La Préhistoire, riche de plusieurs centaines de pièces savamment répertoriées, est montrée à travers l’usage qui pouvait être fait des différents outils lithiques, le plus souvent en silex. Hâches, racloirs et autres perçoirs offrent une évocation réaliste et pédagogique de la vie quotidienne de nos lointains ancêtres.

C'est un véritable musée de l'outil préhistorique et des techniques mises en oeuvre par nos ancêtres pour vivre leur quotidien.

Une fresque originale permet de suivre l’évolution de l’homme et de son habitat (réalisation Michel Morel).

Ces récoltes ont fait l'objet de nombreuses publications et ont retenu l'attention de grands scientifiques de l'époque, dont l'abbé Breuil.

Lors de ses recherches, Raymond Pillon a particulièrement fouillé un site, en falaise, situé immédiatement au Sud de Chaumont, à l'angle des routes de Paris (RD 153) et de Liancourt-Saint-Pierre (RD 566), qu'il appelait

"la grande carrière"

Le terrain, de presque 2 hectares, a été légué à la commune  par un membre de la famille Darcy, d'où le nom donné au  site. Celui-ci fait l'objet d'une demande de classement au titre du patrimoine géologique auprès de l'Observatoire des Sites Naturels de Picardie.

État de la "carrière Darcy" à lépoque des fouilles de Raymond Pillon (1930-1940)

Comme beaucoup de carrière de ce type, elle a durant 2 ou 3 décennies été utilisée comme décharge privée, comportant heureusement assez peu de déchets ménagers, mais majoritairement des déchets inertes (gravats, pierrailles, briques,...) qui laisse espérer un réaménagement possible à court ou moyen terme.

Géologiquement, le site présente un niveau particulier du Lutétien inférieur (46-45 millions d'années) qui livre une faune riche (plus de 250 espèces de Mollusques). Elle est aussi  très originale, au moins une dizaine d'espèces ne sont connues qu'à Chaumont, résultat d'un endémisme lié à la situation en haut-fond du secteur au sein de la mer chaude du Lutétien.

Depuis 4 ans maintenant, il fait l'objet de fouilles organisées par l'A.P.O., l'Association Paléontologique de l'Oise (c.romanek@aliceadsl.fr) avec la participation de membres du Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris.  

Pendant, ou en dehors des fouilles, le site peut être visité après demande d'autorisation auprès de la mairie (03 44 49 00 46), celui-ci étant en cours d'inventaire géologique et botanique, les visites sauvages sont interdites. 

Des élèves des écoles primaires, des membres d'associations (SAGA, APO, Mennecy, Maisons-Laffite,...), des élèves d'écoles d'ingénieurs (LaSalle Beauvais, ISTOM Cergy,...), viennent régulièremlent visiter le site, couplant souvent visites du Musée et du site. Il est en effet toujours intéressant de remettre les fossiles dans leur contexte de terrain pour mieux en apprécier la signification et la rareté.

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DUTHEIL D. (1984).- Les Sélaciens du Bassin Parisien au Lutétien Inférieur. Paris 75 [p8 : « Cet horizon qui n’est aujourd’hui accessible que sous couvert végétal dense a livré des dents de Sélaciens en abondance ainsi que des dents de Poissons osseux et quelques unes de Crocodiles. »]

FÉRET J.-T. (1753). – Lettre inédite au comte de TRESSAN, 5 mars 1753 (Mention de Courtagnon, Magny, Chaumont, Grignon) - Voir Bull. A.G.B.P., 29 (2), 1992, p. 7.  

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REAUMUR R.A.F. de (1720). - Remarques sur les coquilles fossiles de quelques cantons de la Touraine, et sur les utilités qu'on en tire. - Mémoire de l'Académie royale des Sciences, Paris, p. 400-416. [En Touraine, il avait signalé sur "au moins 20 pieds [6,5 m] d'épaisseur ... un amas considérable de coquilles et de fragments de coquilles sans nul mélange de matière étrangère, ni pierre, ni terre, ni sable... dans un canton ... de 9 lieues carrées [35 km2] dans un pays déplus de 3 grandes lieues et demi [13,6 km] de longueur sur une largeur moins considérable et dont on ne connaît pas les limites si précisément". Son découvreur suppose que les fossiles de ce "canton" alors immergé ont été apportés par un courant marin venu "de la Manche, entre Dieppe et Montreuil-sur-Mer (et conduits) jusque vers les côtes de la Rochelle ... (via) Chaumont (en-Vexin) entre Gournay et Gisors, où nous trouvons une surprenante quantité de coquilles pétrifiées".]

Bulletin Société Préhistorique de France, 1929, n° 26, Tome 1 p. 480